partie 9

13/08/2013 11:08

1955 (Section 1)



Chrysler semble avoir le vent dans les voiles avec sa 300, le record de vitesse et la victoire de Flock établie à Daytona Beach est un simple plus pour Chrysler qui ne se privera pas de l’utiliser pour sa propre publicité ;





Kiekhaefer doit se rendre à l’évidence, il faut plus qu’une voiture puissante et des pilotes étoile pour dominer une course de NASCAR, il devait faire les choses autrement. Il décida de se monter une équipe solide d’abord en ayant plusieurs voitures en pistes, les trois frères Flock seront les pilotes les plus notoires embaucher par Kiekhaefer pour 1955.


Fonty, Bob et Tim Flock.

Ensuite Kiekhaefer s’assure une ligne directe avec les dirigeants de Chrysler dans le Michigan. Ce qui explique que lorsque Tim Flock à d’abord expliquer à Kiekhaefer qu’il serait difficile d’exploiter complètement les performances des 300 car celle-ci étaient tous équipés de transmissions automatiques « Powerflite », 6 semaines plus tard une transmission manuelle a « mystérieusement » fait son apparition au catalogue des options de Chrysler pour 1955.

Kiekhaefer s’entoure ensuite d’une armée de spécialistes, ceux-ci analysent la météo, la télémétrie, les types de pneus et la surface de la piste…Kiekhaefer fournit à tout le monde des uniformes blancs à l’effigie de son équipe, il implante ensuite une discipline rigide quasi-militaire auprès de ses employés.




Les sortie d’échappement qui sortent par la valise était une autre innovation de l’équipe de chez Mercury Outboard.

Alors que les voitures de NASCAR étaient littéralement « conduites » d’un circuit à l’autre Kiekhaefer s’équipa d’une flotte de camions fermés pour pouvoir transporter ses Chrysler immaculées d’un circuit à l’autre.


Après une course de stock car il n’était pas rare de voir les voitures stationnées en avant d’un restaurant ou bar, les voitures étaient souvent les véhicules personnels des pilotes.

L’équipe de Kiekaefer est devenue une véritable curiosité au sein du NASCAR.




La flotte de Mercury Outboard.

Sur la piste, Chrysler rafle tout! La seule opposition provenant de Buick et de quelques Oldsmobiles.





Fireball Roberts n’a pas donné son dernier mot et il veut sa revanche contre les Chrysler de Kiekhaefer, il placera sa M-1 en pole pour la course de Darlington.


 


La compétition s’annonce chaude, mais la Buick de Roberts perdra une roue pendant la course l’envoyant percuter un muret.




Se sera la fin de la saison en Grand National pour Roberts sur Fish Carburators / Inland Buick. Roberts mettra fin à sa saison malchanceuse et coursera pour Fish en série « Modified »


 


D’autres marques qui ne voient pas leurs nouvelles voitures pistes vont commencer à prendre les grands moyens pour être sur le podium…




Ford 1955

Ford met ses cartes sur tables en lançant la Thunderbird en 1955. Le model semble plaire au public car son design est moins « hors des sentiers battus » que le début cahoteux de la corvette en 1954, en plus Ford transpose bien le look de sa voiture sport à ses models réguliers qui fait que la nouvelle image de performances adoptée par Ford est bien perçue des consommateurs. Le moteur est un V8 OVH de 272 pc donnant un 162 hp.


V8 « Y-Block » Ford.

Mercury qui est la seule marque que Ford à offrir pour combattre les Oldsmobile, Buick, Chrysler et DeSoto à de la pression sur les épaules pour sortir une voiture qui se démarquera, le design de l’auto est un succès puisqu’il mise sur un look « lowrider », long et profilé ;


Les gens aiment les nouveaux produits Ford pour 1955, le grondement des V8 « Y-Block » fait envier tout le monde, c’est normal, le nom de Ford est déjà étroitement associé aux V8 depuis les années 30. Mais d’autres marques doivent se bâtir une réputation et changer leur image.

Ces marques sont Pontiac et Chevrolet.
Pontiac qui avait l’habitude de fournir un design plutôt ordinaire avec des mécaniques tranquilles depuis le depuis le début des années 50 veut changer graduellement son image. S’inspirant des lignes des Oldsmobile et Buick, Pontiac offre une voiture au look aussi extravaguant mais abordable.



Chevrolet qui se devait d’être la marque la plus abordable et simple de General Motors se voit contrainte à faire des changements radicaux pour tenir tête au Ford et Plymouth qui ont des looks de plus en plus radical et des moteurs simples et ingénieux. Ed Cole et son groupe d’ingénieur travaillent d’arrache pied depuis 1954 à développer un V8 en s’inspirant des essaie/erreur des autres V8 de GM. La pression est lourde puisque le moteur doit mettre Chevrolet au même rang que Ford, c’est à dire : Être la première marque que l’on à en tête lorsqu’on pense V8. Ce qui fût réussi avec brio car même si Chevrolet est la dernière marque de GM à être arrivé avec un V8 il est maintenant le premier nom en tête de liste lorsque l’on parle V8 chez General Motors.





Pour combler le créneau des voitures les plus abordables possibles pour un type d’acheteur ultra-conservateur l’équipe de designer de Harley Earl doivent aboutir avec des lignes simples, mais efficaces.


1954 Cadillac

En s’inspirant du design de la Cadillac 1954, on simplifiera le tout, en réduisant toutes formes a leur plus simple expression en gardant le model « Hard-top » en option(ce que Ford n’avait pas en 1955). Il en résulte en une voiture simple au design élégant qui rappelle subtilement à l’acheteur une Cadillac, l’étude de style sera nommée « MOTORAMIC »




L’arrivé du petit V8 viendra donc tenter de réparer les pots cassés en s’installant dans la corvette. Le coup de dé est énorme pour Chevrolet, un nouveau châssis, un nouveau moteur et une nouvelle ligne, l’année 1955 s’avère à être la plus radicale. Mais désormais une Chevrolet pouvait être performante





Les quatre marques prennent les grands moyens, en offrant support et expertisent à ceux qui courseront ses nouvelles voitures, Ford lance sa propre écurie sous la direction de Peter DePaolo, un vétéran du Indy, les voitures seront affectueusement surnommées « Purple Hogs » à cause de leur peinture mauve et leur mascotte d’un cochon sauvage.

Chevrolet prend le taureau par les cornes et engagent Vince Piggins, lui qui était responsable du programme de compétition chez Hudson. Il se lance une véritable campagne de publicité chez Chevrolet, les circuits sont souvent décorer du fameux à l’effigie de la marque, les pages de journaux et de magazines sont remplit d’annonce annonçant la puissance des nouvelles Chevrolet.



Smokey Yunnick se retrouvera le principal sorcier de l’équipe Chevrolet en NASCAR de 1955. Il confira le volant de sa « Motoramic » à Herb Thomas, lui qui était sans volant depuis qu’il avait capoté sa Buick en mi-saison.


 


Avec une voiture efficace préparée par Yunnick Thomas restera dans le peloton de tête jusqu'à la fin de la saison 1955 allant même jusqu’à remporter victoire au Southern 500.




La victoire au Southern 500 de ’55 en est une historique pour Chevrolet puisque c’est leur première en NASCAR pour la marque.

Et Oldsmobile?




Oldsmobile 1955.

Olds semble encore « Surfer » sur l’image de performance du début des années 50. Véritables ambassadrices des carrosseries aux couleurs à deux tons, les ventes sont bonnes pour la plus vieille division de GM. On augmentera la puissance du V8 324 pc à 202 hp. Un chiffre assez timide qui pousse certains amateurs de performance à choisir une Pontiac ou une Chevrolet à la place qui offre quasiment autant de performance à moindre prix.




Junior Johnson fait ses débuts au Grand National sur une Olds 88.

Tout cet amas d’équipe appuyés par les diverses marques de Detroit vont se livrer de chaude bataille ….en milieux et queue de peloton. En effet les Chrysler et les Buick semblent mener le bal pour 1955.


 


Gagner des courses n’est pas suffisant pour Kiekhaefer, si une Chrysler domine toute la course les chaudes luttes se disputent donc à l’arrière, le public est donc plus intéressé aux voitures se livrant bataille en fond de grille. Afin d’avoir le nom « MERCURY OUTBOARD » sur TOUTES les régions possible du peloton, Kiekhaefer commandite donc une Buick, Chevrolet et une Ford.





Les Chevy et Ford bénéficieront même de l’appuis du manufacturier pour une bonne partie de la saison 1955.





Mais encore, ce n’est pas suffisant pour l’homme d’affaire, Bill France satisfera Kiekhaefer en lui demandant de participer à une course de voitures de grand tourisme sur le circuit de Raleigh en association avec NASCAR-SCODA. Kiekhaefer en en partenariat avec Mercedes fera courir Tim Flock sur une SL « Gullwing ».


 

Tim Flock gagnera la course au volant de la Mercedes.

Avec sa véritable de flotte de voiture, de personnels et de pilotes Kiekhaefer est en train de transformer le NASCAR en une simple vitrine publicitaire pour Mercury Outboard.





Toujours plus gourmant de publicité Kiekhaefer fait courir des Chrysler 300 en AAA, au grand dam de Bill France qui ne peut pas pénaliser l’équipe au Championnat car Kiekhaefer utilise des pilotes qui ne coursent pas en NASCAR.




Le champion AAA de 1955, Frank Mundy, représentant l’équipe de Mercury Outboard.

Les methodes de Kiekhaefer ne tarderons pas de porter sur les nerfs de Bill France et de toute l’organisation NASCAR. Après chaque courses les voitures de Kiekhaefer seront inspectées à la loupe. Mais cela était vain, Kiekhaefer jouait dans les règles, aucune des ses voitures ne furent jamais disqualifiées, il était intouchable et sa préparation était impeccable. Ses voitures étaient tellement bien préparées, qu’elles ne tombaient pratiquement jamais en panne et la force de l’équipe de Mercury Outboard était les arrêts aux puits dont le type est devenu la norme encore pratiquée aujourd`hui en NASCAR.




Il est facile de croire que pour la saison 1955, les pilotes de Keikhaefer allèrent chercher 22 victoires sur 45 courses…



Sans surprise, Tim Flock remportera le Grand National de 1955.

Que réserve Detroit pour 1956? Qui affrontera les infâmes voitures de Kiekhaefer?

La suite bientôt.

 

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